Catégorie : – Du 17 au 23 sept



Lac Balkhach -> Turkestan

Du 17 au 23 sept. On avait dit, 2 jours de route pour atteindre ce gigantesque lac
Balkhach
, on a mis 2 jours mais quelle route, inimaginable.

Explications : elle traverse une région continentale désertique à + 40° en été et – 40° en hiver.  … rien à comparer des mauvaises routes que nous avons eues jusqu’ici. Pour tout vous dire, il est interdit aux camions de rouler la journée les mois d’été car l’asphalte devient trop maléalable.  Nous avons dû rouler très doucement tant la surface est défoncée en creux/bosses, vraiment une aventure.

Mais de très beaux paysages colorés, de beaux bivouacs et surtout à l’arrivée le majestueux lac Balkhach.

Nous sommes bien en ex URSS, la moto Oural garée sur la plage le confirme.

Moto préférée de Sylvain Tesson, auteur que nous apprécions tout spécialement. Dans Bérézina, il retrace à bord du même side-car son voyage sur les traces de Napoleon. De même son livre, « Les forets de Sibérie », où il passe seul 6 mois en hiver au bord du lac Baikal, nous a fait rêver. La moto Oural en Sibérie, la Royal Enfield en Inde, l’Harley Davidson aux USA … Et ma Honda garée dans mon garage qui m’attend. En attendant, c’est un paisible bivouac où nous avons si bien dormi. Nous avions dîné, invités par une famille russe qui a monté un petit campement à la pointe d’une jolie presqu’île. Ici, on nous a expliqué que l’hiver le lac est gelé sur 1m50 d’épaisseur. Pour pêcher, ils sont obligés de forer la glace tout comme nous l’avons si souvent vu dans des reportages à la TV. 

Après ces belles journees passées au bord du lac, on reprend la route, vu celle qui nous attend

c’est pas la grande motivation mais bon … à moins d’emprunter le petit coucou

garé à côté de notre bivouac pas d’autres solutions… Et encore, il faudrait abandonner la roulotte et ça, pas question !

Direction la mer d’Aral, cette fois on veut la voir, en fin ce qu’il en reste.

Taraz, Shymkent, Turkestan puis Aral sont toutes des villes situées sur 1 ancienne route de la Soie et nous allons prendre le temps de les visiter car nous les avions trop rapidement traversées à l’aller.

Un début, 150 kms, de route conforme à nos craintes mais soyons honnêtes la route sera en parfait état jusqu’à Turkestan. Nous aurons le bonheur de trouver des petits étals de miel et justement on en espérait.

Taraz, étape prospère de la route de la Soie, elle fut capitale de l’état turc karakhanide au XI et XII ème siècles. Rasée par Gengis Khan elle ne réapparaît qu’au XIX ème. Ville à l’allure soviétique qui vit une renaissance commerciale. Depuis l’effondrement de l’union soviétique, toute l’Asie centrale a assisté à une retour des routes de la Soie avec en support les liaisons ferroviaires entre la Chine et l’Iran. Les marchandises en provenance de Turquie, d’Iran mais surtout de Chine inondent désormais les bazars comme elles le faisaient jadis. Nos visites au bazar nous permettent d’attester cette situation.

L’aller-retour dans le canyon de Maschat a été une découverte intéressante, une enfilade de camps à l’abandon de vacances à la soviet sur 20 kms. Désastre écologique pour cette vallée où restent, bâtiments en béton, piscines et clôtures le tout d’une autre époque. Mais au milieu de tout cela, un artiste a illuminé son jardin en sculptant des vieux pneumatiques, un peu de légèreté dans cette sinistrose nous a éclairé notre matinée.

 

Shymkent, ville la plus vivante du sud du Kazakhstan avec son immense bazar, centre commercial prospère est située à 100 kms de Tachkent, capitale de l’Ouzbékistan. L’influence culturelle Ouzbéque est réelle. Cette region raffine du pétrole, produit ciment et cigarettes mais surtout brasse les deux meilleures bières du pays. Pour nous, cela sera un petit tour au bazar et une grande mosquée qu’un responsable nous a fait visiter très cordialement.

 

Bivouac au bord d’une rivière où un gentil berger nous a offert les pommes qu’il avait mises dans sa poche. 

Un petit jeu pour notre lectorat, la réponse juste et justifiée  postée en commentaire de cet article offrira toute notre sympathie à son auteur. La question est :

Quel est l’accoutrement visible, approprié et commun entre la vendeuse de miel et Fred au bivouac avec les pommes offertes par le gentil berger ?

A vous de jouer !

Entre Shymkent et Turkestan, le 20 au soir, cela restera l’un de nos bivouacs les plus magiques même si à chaque fois la magie opere et sommes happés par l’émotion du moment. Au coucher du soleil, la roulotte garée, tranquille au bord de la belle rivière Arys, nous avons entendu des sabots au galop. Un troupeau de dromadaires est arrivé pour se désaltérer et le matin ce sont des chevaux puis les dromadaires qui sont revenus.

À 150 kms Au nord ouest de Shymkent , sont disséminées les ruines de la ville d’Otrar, étape des plus importantes sur la route de la Soie dans la vallée du Syr-Daria. Sans doute aurait elle été épargnée si le gouvernement kharezmien d’Otrar en 1218 n’avait pas assassiné les marchands émissaires du grand Gengis Khan. Ce guerrier conquérent, intelligent et d’une extrême dureté, né en Mongolie vers 1155 est le fondateur d’un empire de la steppe, éphémère mais plus vaste qu’aucun autre empire ayant jamais existé.

Les archéologues ont mis à jour un bastion partiellement reconstitué.

A 3 kms à l’ouest d’Otrar, le mausolée rénové en 1907 d’Aristan bab. Mentor de Yasawi enterré à Turkestan dont nous parlerons plus loin.

Turkestan  nous voilà, ville située à 160 kms nord ouest de Shymkent, elle possède le plus beau monument du Kazakhstan et son principal site de pélerinage, le mausolée de Yasawi construit en 1390. Turkestan, important centre religieux lorsque Khodja Ahmad Yasawi vint y vivre au XII ème siècle. Il passa sa vie à communiquer son savoir aux gens ordinaires à travers des poèmes et des sermons, ce qui lui valut sa grande et durable notoriété.  

Au delà de l’aspect historique de la ville, il est percevable que la Turquie entretient des liens étroits avec les pays d’Europe centrale maintenant indépendants, majoritairement sunnites, où par le passé les rapports de forces ont opéré entre Mongols, Chinois, Russes, et Turcs. Aujourd’hui l’Europe qui n’a pas ouvert ses portes à la Turquie, la voit financer la mosquée de Turkestan, lier par voies aériennes les grandes villes comme Almaty, Bishkek, Dushanbé et d’autres, organiser en 2020 les prochains jeux mondiaux nomades. Ici, les gens nous parlent souvent de la Turquie avec admiration. Toute dernière mosquée en centre ville financée … par … par … la Turquie.

 

 

 

 

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