La plus grande des capitales baltes, Riga, offre de superbes architectures. Le grand must ici, c’est l’Art nouveau. Ce mardi 6 nov, nous avons suivi le circuit « Art nouveau » coup de coeur proposé par le guide du routard. La façade ci-dessous, choisie pour illustrer la visite, montre des visages mystérieux. Dans nos lectures, il est écrit « l’architecte pouvait-il anticiper que l’édifice abriterait un jour les services secrets soviétiques ? ».
Deux musées sur ce parcours, « le centre d’Art nouveau », superbe … et le musée juif de Lettonie. Ce musée est installé dans un ancien théâtre. Il retrace la tragique histoire de la communauté juive de Lettonie presque entièrement décimée. Au total, 70 000 juifs lettonset 20 000 juifs étrangers seront exterminés à Riga.
Nous visiterons demain, l’ancien ghetto juif, les ruines de la synagogue incendiée le 4 juillet 1941 par les nazis aidés des fascistes lettons. Sur ce site, en 2007 s’est ajoutée une oeuvre commémorant les lettons qui aidèrent à sauver quelque 400 juifs de 1941 à 1944.
Riga fut luthérienne, polonaise, suédoise, russe jusqu’au 18 nov. 1918. Date à laquelle, l’indépendance a été proclamée. Cependant la ville passe à nouveau sous la coupe des russes en 1940 puis en 1941, elle redevient allemande pour retomber aux mains des russes en oct 1944. Le 21 août 1991, Riga devient la capitale d’une Lettonie indépendante. L’Estonie, comme ses voisins baltes, a subi les mêmes périodes d’occupation. Nous avons lu le livre « Purge » de Sofi Oksanen lors de notre séjour en Estonie. Les descriptions de ces périodes de guerre, des paysages étaient un vrai plus pour comprendre ce pays que nous traversions. Notamment lorsque l’auteur évoque le rôle de la forêt, omniprésente dans son récit comme dans notre voyage.
Ce mercredi 7 nov, on prend donc le chemin de l’ancien quartier juif où les nazis établirent le ghetto de Riga de 1941 à 1943. Plusieurs étapes sur ce trajet :
– Dom ou cathédrale datée de 1211, la plus imposante des pays baltes dont le chef d’oeuvre est un orgue monumental.Tous les jours à 12 h est proposé un concert, nous y étions pile à l’heure pour écouter Bach et Lizst. Puis sortie par le cloître avec sa galerie voutée de 118m de long, chef d’oeuvre d’architecture romane de la région. On a meme pu parcourir l’exposition du sculpteur letton Sandis Aispurs.
Il a sculpté les apôtres en prenant comme modèle certains de ses camarades et lui même en tant que Judas.
– Marché central, installé dans les hangars bâtis en 1930 pour abriter les Zeppelin. Il est dit que 100 000 personnes foulent ces allées au quotidien.
– Académie des sciences, abritée dans une tour stalinienne, implantée en plein quartier russe. L’intérêt est l’ascenseur qui nous emmène au 17ème étage pour profiter du panorama.
– Ruines de la grande synagogue incendiée le 4 juillet 1941 avec 300 personnes brûlées vives à l’intérieur.
C’est aussi le lieu de commémoration des justes de Lettonie.
– Ghetto de Riga. C’est un quartier populaire qui n’a guère changé de visage (d’après nos lectures). Pour la plupart des maisons en bois en mauvais état.
– Musée du ghetto de l’holocauste en Lettonie. Glacant. Un morceau du ghetto a été recréé, pour exemple les pavés proviennent de la rue principale de l’ancien ghetto. Une liste égraine les 70000 noms des victimes de l’holocauste en Lettonie. Un wagon ayant servi à la déportation est là. Un bâtiment est consacré au génocide arménien.
– Synagogue de Riga. Il s’agit de la seule survivante de toutes les synagogues de la ville. Elle ne fut pas incendiée en raison de son l’imbrication dans le tissu urbain, lit-on.
C’est à l’opéra national que nous passons la soirée pour assister à Faust. Les prompteurs diffusant le texte en letton et surtout en anglais hi hi hi, nous ont bien aidés à déchiffrer les paroles car l’accent des chanteurs d’opéra ne nous permettait pas d’en comprendre le sens.
Jeudi 8 nov, on redémarre direction Kaunas puis Lublin. Nous longeons la Baltique pour rejoindre la Lituanie. Ainsi, cela nous permet de profiter des balades sur les plages et une visite à la maison-musée d’Aspazija. Nous découvrons cette poétesse, de son vrai non Johanna Rozenberga (1865-1943). On a même trouvé un poème traduit en français. Il traduit sa nature optimiste.
Elle prend part au mouvement féministe. Aspazija rejoint également le Parti social-démocrate du travail letton. Grande maison en bois merveilleusement bien restaurée avec tout un jeu d’animations vidéos et sonores pour nous faire croire qu’Aspazija est encore dans les lieux.
Les maisons en bois lors de la balade sur la plage de Jurmala sont ravissantes.
A Jurmala, l’imbrication mer, rivière et lac est particulièrement tarabiscotée … Route et chemin de fer passent entre la mer et la rivière, beau décor.
Bivouac pas loin du phare dans le parc national Papes dont a découvert l’existence au musée ethnographique de Riga. Réveil dans le brouillard total, 7°.
La route se poursuit dans la forêt entre lac et mer.
Nous avons été surpris devant le panneau d’accueil au phare de Papes. Pas question de faire n’importe quoi ici.
Arrivée à Lublin après trois bivouacs dans les belles forêts traversées. Les températures sont encore supportables et nous avons trouvé le soleil ce week end du 10-11 nov. Ce 11 nov, les 100 ans de l’indépendance sont fêtés ici en grandes pompes. Beaucoup d’animations dans les villes traversées. Visite de Lublin demain puis mardi Bernard, seul, visitera le camp d’extermination de Majdanek.